Giorgio Napolitano, ultime recours d'une Italie dans l'impasse
Le centre gauche, qui refusait depuis deux mois de former une majorité avec le parti de Silvio Berlusconi, a dû se faire une raison.
Rome,
Un parti démocrate décapité, un président de la République de bientôt 88 ans qui accepte de prolonger son séjour au Quirinal «par sens de responsabilité envers la nation», le spectre d'élections anticipées en juin qui semble s'éloigner et Silvio Berlusconi qui jubile, tant il est clair qu'il est le vainqueur de son bras de fer avec la gauche: tout cela s'est déroulé en un week-end de fièvre politique comme l'Italie en a rarement connu.
En acceptant d'assumer un second mandat au Quirinal, le président Giorgio Napolitano a offert un instant de répit un pays qui, faute de majorité claire au Parlement, s'enfonce depuis deux mois dans une crise politique sans issue. Aucun autre candidat ne semblait en mesure de rassembler sur son nom une majorité des suffrages. Lui a reçu samedi soir le soutien de 738 des 1007 grands électeurs. Presque un plébiscite, que le Corriere della Sera a qualifié de «meilleure solution pour sauver le pays de la pire des crises».
Cabinet politique et temporaire
Ce n'est certes pas par ambition personnelle que le vieux président a accepté de rester au Quirinal. Mais Napolitano, dont le septennat allait expirer le 15 mai prochain, a pris la mesure de la crise. Pressé samedi matin par les leaders des grandes formations - du Parti démocrate de Pier Luigi Bersani au PDL de Silvio Berlusconi, et de la Ligue du Nord au mouvement de Mario Monti - de sauver la République en restant son poste, l'ancien communiste Giorgio Napolitano, l'homme politique le plus respecté des Italiens, a accepté «d'assumer pleinement ses responsabilités envers le pays» et enjoint toutes les forces politiques d'«en faire autant». Autrement dit, de mettre un terme leurs discordes pour sortir l'Italie de la crise.
Giorgio Napolitano doit présenter dès lundi au Parlement les réformes qu'il compte mettre en œuvre. Un gouvernement de (...)